bar italia
Some Like It Hot

Sortie le 17.10.2025
Matador
  • 01. Fundraiser ()
  • 02. Marble Arch ()
  • 03. bad reputation ()
  • 04. Cowbella ()
  • 05. I Make My Own Dust ()
  • 06. Plastered ()
  • 07. rooster ()
  • 08. the lady vanished ()
  • 09. Lioness ()
  • 10. omni shambles ()
  • 11. Eyepatch ()
  • 12. Some Like It Hot ()

Some Like It Hot est un film de 1959 avec Marilyn Monroe, Tony Curtis et Jack Lemmon, racontant l’histoire d’un groupe de musiciens en cavale lancés dans une aventure rocambolesque. C’est drôle, sexy, tapageur et intemporel – une vitrine pour un trio d’acteurs en pleine puissance.

Some Like It Hot est aussi le nouvel album du trio londonien bar italia – à paraître le 17 octobre chez Matador – et certains parallèles ne sont peut-être pas accidentels.
Il vibre de romance, d’intrigue, d’introspection et d’extase, porté au fil de morceaux rock passionnés, de la folk pop envoûtante, des ballades étourdies et des instants inclassables qui vous prennent par surprise comme un rayon de soleil à 17h. Cet album est l’aboutissement du monde partagé par Nina Cristante, Jezmi Tarik Fehmi et Sam Fenton – trois auteurs-compositeurs-interprètes qui ont transcendé leurs racines underground pour embrasser une vision ambitieuse et panoramique.

Le nouveau single « Fundraiser », une montée d’adrénaline cinétique aux refrains accrocheurs, montre bar italia à son sommet d’intensité. Le morceau sort aujourd’hui accompagné d’un clip mettant en scène l’acteur Matt King. Regarder ICI.

Après un concert à guichets fermés au 93 Feet East à Londres, et le récent single « Cowbella » (inclus sur l’album) qui a intégré la playlist de BBC 6 Music, bar italia accompagnera la sortie de son LP avec d’une tournée qui passera par la Maroquinerie à Paris le 28 octobre

« Cowbella » met en scène des ragots de type “kiss and tell” qui se transforment en obsession : « Did she run or did she stay / what’s it gonna take for you to say? How was her mother? Did she have a father? Did she keep a lover between the lines? »
Le tout sur une structure rock nerveuse et changeante, culminant en un final aérien de voix fantomatiques. Un hymne à plusieurs facettes que seul bar italia pourrait composer.

Ailleurs sur l’album, « Marble Arch » évoque une balade enjouée, comme une promenade à Itchycoo Park, adoucie par la voix tranquille de Cristante :
« I dreamt you hung yourself / And my little sister too / in desperation ».
Fenton médite : « rain in london town / it reflects all the feelings of people around ».
On marche tous dans une ville, enfermés dans nos pensées, semble dire la chanson. Mais la force de bar italia réside dans la fusion poignante de leurs voix, comme celles de Jezmi et Nina sur :*« What you doing in my head again / You don’t belong here, you never did ». *

La synergie de cette rotation vocale à trois têtes est ancrée dans l’ADN du groupe.
Cristante apporte une sensibilité d’actrice, allant de voix mielleuses (« Marble Arch ») à possédées (« rooster »).
Fehmi passe d’un baryton aérien et sombre (« Lioness ») à des vociférations dans un mégaphone (« omni shambles »).
Fenton, ténor éthéré, peut alterner entre mélodisme mystique et soul envolée dans un même passage de 8 mesures (« Plastered »).

Leur son s’est développé, passant d’enregistrements artisanaux – comme des esquisses à main levée (le groupe a d’ailleurs présenté une exposition de ses dessins en 2023) – aux grandes fresques sonores de Some Like It Hot, façonné par un rythme d’écriture et de tournée effréné.
Quand bar italia est sorti de l’underground en 2023 pour publier deux albums acclamés chez Matador à quelques mois d’intervalle – le posé Tracey Denim et l’ambitieux The Twits – le groupe était encore timide, évitant les regards, jouant dans le noir, disparaissant dès la fin des concerts.
Depuis, ils ont traversé le monde et ont fait tomber le mystère en devenant un quintette scénique musclé, offrant des rappels multiples – à l’aise aussi bien dans la sueur d’un moshpit que dans l’intimité d’un silence suspendu.

Some Like It Hot raconte ce parcours : une collection de morceaux rock qui embrassent la scène principale avec voracité.
Les refrains éclairs de « omni shambles » et « Eyepatch » montrent un groupe qui a su transformer ses singularités en pop ciselée.
On y ressent une envie d’authenticité : « just show me the face that you’ve been trying to hide », chante Fenton dans la valse aux accents balkaniques « bad reputation ».
D’autres morceaux plongent dans l’abandon : « I was lost to the world from the moment we kissed », sur « rooster », ou encore « Lioness », avec ses envolées new wave à 12 cordes où Fehmi clame : *« You have no idea what I can do for you when I’m in this mood ». *

bar italia marie des thèmes profonds et sincères à une joie de se produire.
Ce sont des chansons qui tordent leurs bizarreries en refrains massifs, et trouvent une élévation dans la tension – jouant avec l’identité, l’émotion et la performance jusqu’à brouiller toutes les lignes. Le classique hollywoodien de 1959 dont l’album tire son nom se termine par cette réplique devenue culte : « Well, nobody’s perfect. »
Mais ici, on n’en est pas loin.