La chanteuse, autrice-compositrice, multi-instrumentiste et productrice keiyaA, née à Chicago et basée à New York, annonce les détails de son très attendu deuxième album hooke’s law, qui sortira le 31 octobre sur le label XL Recordings.
Écrit et produit sur une période de cinq ans, hooke’s law est un document de survie par l’introspection. L’album déconstruit et reconstruit son ego selon ses propres termes, offrant un espace sûr pour traiter les rôles contradictoires auxquels elle a été confrontée en grandissant en tant que femme noire queer. En embrassant l’inconfort et la contradiction, keiyaA rejette l’exigence d’une résolution nette et choisit plutôt d’honorer la multivalence — permettant à toutes ses versions passées, présentes et futures de coexister dans l’harmonie, la friction et la confusion, à travers un mélange inclassable de jazz, R&B, hip-hop, musique électronique et expérimentale.
Reconnue pour ses explorations profondes de la condition des femmes noires et de la libération, keiyaA revient après son premier album Forever, Ya Girl (2020) avec une intensité renouvelée et une liberté d’expérimentation sans limite. Dans la foulée de sa première pièce de théâtre, milk thot, keiyaA dévoile hooke’s law, qu’elle décrit comme :
« Un album sur le chemin de l’amour de soi, vu sous un angle qui ne repose pas uniquement sur des affirmations positives ou sur une vision capitaliste du “self-care”. Ce n’est pas une histoire linéaire avec une morale à la fin. C’est plutôt un cycle, une spirale — c’est la loi de Hooke.
Avec cette œuvre, je cherche à interroger et à embrasser la colère et le conflit, la déception et l’insatisfaction, le refus d’être docile, le rejet du “mammyisme” et des attentes traditionnelles envers les femmes grosses, noires, brunes et à la peau foncée dans nos communautés. Je parle de désir et de manque, d’examen des tendances inadaptées, de l’évitement du conflit — cette relation éternelle avec soi-même. »
Avec milk thot, une pièce expérimentale présentée au Abrons Art Center à Brooklyn en janvier, keiyaA avait déjà amorcé hooke’s law en affrontant sa part d’ombre dans un rituel de déconstruction et de renaissance. En brouillant les frontières entre acteur·rice et public, la pièce se réinventait continuellement, dissolvant l’idée d’un personnage fixe ou d’un récit linéaire. Ce travail a ainsi préparé le terrain pour l’auto-interrogation radicale et la multiplicité qui alimentent hooke’s law.
En 2020, keiyaA sortait son premier album autoproduit Forever, Ya Girl, salué par la critique. Le projet a reçu le titre de “Best New Music” de Pitchfork, figuré dans les classements de fin d’année du New York Times, de NPR, de Rolling Stoneet du Guardian, et a même été inclus plus tard dans la liste de Pitchfork des meilleurs albums de la décennie jusqu’à présent. L’album a attiré l’attention d’artistes comme Solange, Jay-Z, Earl Sweatshirt, Blood Orange, Kimberly Drewet Moses Sumney, et a établi keiyaA comme l’une des voix et productrices les plus essentielles de la nouvelle scène musicale. Ce succès lui a permis d’élargir sa vision artistique — qui s’est depuis développée en un véritable jardin foisonnant de projets, performances et collaborations, chacun unique, mais tous enracinés dans son art singulier.
Depuis Forever, Ya Girl, keiyaA a démontré sa polyvalence lors d’un concert Tiny Desk, de prestations remarquées lors du spectacle El Dorado Ballroom de Solange au BAM, de la présentation Togetherness de Wales Bonner au Guggenheim, du sommet Girls United d’ESSENCE, à la Bourse de Commerce à Paris, dans l’espace communautaire Kenwood Garden de Theaster Gates et au MoMA PS1. Elle a également collaboré avec Telfar et Nike. Tous ces jalons ont culminé cette année avec milk thot, sa première production scénique complète — une œuvre multidisciplinaire mêlant musique, poésie, théâtre et chorégraphie — marquant une nouvelle évolution audacieuse dans l’art du récit selon keiyaA.