Big Thief sortira son sixième album studio, Double Infinity, le 5 septembre 2025.
C’était l’hiver à Manhattan. Les rues étaient gelées, et pourtant le groupe enfourchait chaque jour son vélo pour traverser la ville jusqu’aux studios Power Station sur la 53e Rue, puis rentrer à Brooklyn. Ce n’était que la partie émergée de l’iceberg du temps consacré à la création de cet ensemble de chansons. Trois semaines qui marqueront la naissance de Double Infinity – un album qui représente un grand tournant pour Big Thief.
Une communauté de musiciens s’est réunie dans cette pièce chaleureuse aux murs de bois, là où Bruce (Springsteen) s’était autrefois tenu. Tous ont enregistré ensemble – simultanément – improvisant les arrangements, faisant des découvertes collectives.
Laraaji a créé des drones à la cithare et à l’iPad, et chanté des mélodies vocales intuitives. Joshua Crumbly était à la basse ; Mikey Buishas réalisait des boucles sur bande en direct et jouait des claviers ; Mikel Patrick Avery, Jon Nellenet Caleb Michel étaient aux percussions ; Adam Brisbin à la guitare ; Hannah Cohen, June McDoom et Alena Spanger aux chœurs. Aux côtés des membres fondateurs Adrianne, Buck et James, ils jouaient neuf heures par jour.
Double Infinity est l’archive de ce jeu. Il ne pouvait être que produit, enregistré et mixé par le collaborateur de longue date de Big Thief, Dom Monks.
Dans la chanson d’ouverture, « Incomprehensible », Adrianne avance avec ses souvenirs d’enfance. Le nez tourné vers l’avenir, elle comprend que « tout ce que je verrai désormais sera quelque chose de nouveau ». Les cheveux argentés sur ses épaules sont eux aussi nouveaux. Pourtant, la peur de vieillir se fissure sous les preuves. Sa mère et sa grand-mère existent comme des réponses : « Comment ce qui est vivant pourrait-il être autre chose que vrai ? » Si une vie se façonne en la vivant : « Que la gravité soit mon sculpteur, que le vent coiffe mes cheveux. » Naître, puis rester un moment, demeure le plus grand mystère. Adrianne revendique sa place et son époque : « Incomprehensible, let me be. »
« Double Infinity » explore l’idée des mondes intérieurs et extérieurs, et du corps comme pont entre les deux. Cela parle du purgatoire créé par l’esprit humain, toujours tourné vers le passé ou le futur, entre ce qu’on a perdu et ce qu’on désire, entre le regret et l’envie.
« Beauté, parle-moi, laisse-moi te connaître, laisse-moi me voir dans ton mystère, à travers la cage de cristal du vieillissement. »
C’est un appel à la vraie beauté – pas à ses représentations façonnées ou conditionnées. Au pont entre « ce qui se forme » et « ce qui disparaît », entre « perte et gain », entre « deuil et célébration », il y a peut-être un apaisement dans « l’œil derrière l’essence, immobile, inchangeable », ce qui échappe au temps. Est-ce cela, l’amour ?
Double Infinity sortira en format numérique, cassette, CD, et vinyle noir standard. Des éditions limitées en vinyle vert et vinyle « Sparkle » seront disponibles chez les disquaires indépendants et sur les boutiques en ligne de Big Thief/4AD.