Isaiah Hull – l’autoproclamé « tragédien de stand-up » d’Old Trafford, Manchester – dévoile aujourd’hui son œuvre extraordinaire : POCOMANIA. Ce projet de dix titres marque son premier album pour le label Young Recordings (foyer d’artistes tels que Sampha, FKA twigs, The xx, Kamasi Washington et bien d’autres) et s’impose à la fois comme une révélation spirituelle et une éruption sonore. Co-créé avec le célèbre producteur Kwes Darko, POCOMANIA explore, à travers leur collaboration, à quoi ressemble la mania dans la Grande-Bretagne noire contemporaine.
Le titre POCOMANIA fait référence à une pratique spirituelle jamaïcaine qui créolise le rituel africain et le christianisme, introduite en Grande-Bretagne par la journaliste jamaïcaine Una Marson — première femme noire à travailler pour la BBC, qui mit également en scène une pièce radiophonique intitulée Pocomania en 1938. À travers ce projet, Hull et Darko — respectivement d’origine jamaïcaine et ghanéenne — retracent une lignée sonore et résistante de la diaspora, utilisant mantra, tambour et voix pour explorer la mania, la rage et la rédemption.
La sortie de l’album s’accompagne aujourd’hui du nouveau single « FISHSCAELS ». Décrit par Hull comme le cœur du projet, il s’accompagne d’un clip ambitieux réalisé et interprété par Hull lui-même. Inspiré du film noir et du cinéma d’auteur, ce court-métrage saisissant enchaîne plusieurs vignettes qui oscillent entre onirisme surréaliste et réalisme cru.
À propos du morceau, Hull déclare :
« FISHSCAELS est POCOMANIA vu depuis la rue — il parle de la complexité quotidienne du Noir britannique, des nuances de la vie urbaine, de la violence et du sexe, tout en laissant de la place à des artefacts culturels plus profonds. ‘Trace une croix sur ton gang et ta famille, Nana me parlait d’Anansi.’ La voix de FISHSCAELS refuse d’être conquise par le capitalisme tout en galérant comme le public drogué, t’avertit de prier pour tes proches mais reste paranoïaque pour sa propre sécurité, prise dans une tension sexuelle tout en sachant qu’elle est en terre étrangère. »
POCOMANIA s’ouvre sur le single percutant « A IS FOR AFRICA », une déclaration audiovisuelle en noir et blanc sortie le 6 mai pour marquer le 60ᵉ anniversaire de la mort d’Una Marson. Réalisée par Hull lui-même, avec une direction artistique signée Akira-Kai Kitazono et Josh Renaut, cette vidéo introduit la clarté militante et le chaos magnétique de Hull. Il déclare : « Montre ‘A is for Africa’ à quiconque me demande qui je suis. Pas besoin de diplôme pour comprendre. On l’a faite en riant. C’est pour les enfants. »
À travers des morceaux comme l’urgent « UNION JACK » (« Notre culture a été volée – voilà ton Union Jacké ! »), le délicat « REVIVAL » et le morceau-titre « POCOMANIA », Isaiah Hull tord sa voix, ses vers et son imaginaire visuel en une déclaration unique de la réalité noire britannique.
Cela marque une nouvelle étape dans la carrière d’un artiste qui a déjà laissé une empreinte durable sur la culture britannique, que ce soit en ouvrant pour Skepta avec un poème au Big Weekend de Radio 1, en présentant une conférence TEDx à 19 ans, en soutenant des artistes comme Kae Tempest et Saul Williams en tant que poète, ou par une série de sorties saluées et de collaborations avec le collectif londonien expérimental life is beautiful, notamment avec le projet de 2024 t he d esir e d efec t.
Avec POCOMANIA, Isaiah Hull s’impose comme l’une des voix essentielles qui façonnent l’avenir de la musique britannique.